Yo les nazes, c’est encore Grobzuk, le chaman qui voit les licornes invisibles et parle aux cailloux. L’an dernier, avec mes orks noirs, les “Luky Stoupid Dork”, on a foutu le dawa… mais seulement dans ma tête, hein ! Parce qu’en vrai, c’était la loose intergalactique.
On avait du talent, on avait la peinture violette magique qui sentait la vieille chaussette, on était presque invisibles (façon fantôme raté, tu vois le truc), mais y’avait un truc chelou qui bloquait le mojo.
Résultat ? Que des branlées, zéro sponsor, et les poches aussi vides que ma tête après une nuit à parler aux chèvres.
Cette année, c’est la cata cosmique. J’ai plus un rond, même pas une clope pour allumer mon feu de camp.
Tellement la dèche que j’me colle avec Guigui Buckler, le vieux kaptain du sous-marin jaune qui sent la vieille algue et le rhum pas cher — paraît qu’il est sage, lui.
Ce pauvre bougre, il s’est fait entuber magistralement par le Yaouch, un fourbe escroc qui collectionne les crânes. Bilan ? Son sous-marin il est resté au fond. Y m’a dit que c’était pas le but, moi j’croyais que oui … Mais il a l’air aussi cramé que moi le garçon, un jour il m’a même causé qu’y a des fromagères volantes, genre ellees font du lait de pigeons ?
Bref ! On en revient à notre histoire, un peu de sérieux mon petit Grobzuk, bordel. Le Kaptain G. Buckler et moi, deux clodos galactiques, on s’est dit : et si on faisait équipe, hein ? Pourquoi pas s’associer, hein, bordel de merde ? Deux hoboes du Blood Bowl, un chaman taré et un kaptain paumé. On est prêts pour une mission complètement folle !
On a voulu monter une équipe de super stars, du genre qui brillent plus qu’un soleil en pleine face, les tops du top. Les blue dream hazel sweet skunk de la pipe quoi, tu vois.
Les elfes, elles ont reniflé notre fromage moisi et notre peinture violette, elles nous ont envoyé bouler en nous traitant de puants.
J’ai essayé de causer aux nains. Dans notre budget, on avait que la Kro pour faire la fête … bref, c’était mort avec ces pochards.
Les orks y zont fermé leur gueule et claqué la porte. Si tu veux mon avis, c’est à cause de ma peinture violette : ils m’ont pas vu. Rien à voir avec les performances passées ne présageant pas des performances futures.
Tellement la dèche qu’au final on a déterré les légendaires Morts du Havre. Et la surprise, pas une seule tête, que des vieux squelettes tous pourris. Ma théorie c’est que Yaouch il est jaloux du grand mousse Schouf. Une histoire de cheveux parait-il. Alors il s’est barré avec tous les crânes. Si je le trouve, ce roublard, il va courir plus vite qu’un coach qui paye pas sa note à la Taverne de la Revanche !
Alors voilà, on s’est retrouvés, Kaptain G. Buckler et moi, nos derniers sesterces dans une belle bourse de la taille d’un pot à dés. On a discuté toute la soirée autour de bières — un peu trop, j’imagine — et on s’est réveillés ivres, entourés de futs vides, de prostituées à l’odeur douteuse, et beaucoup moins de sesterces.
Avec la gueule rouge comme un poulpe en colère, des croutes de fromage et de gourgandines sous les ongles, le Kaptain G. Buckler y s’est levé comme un fou et m’a sorti un plan tout tordu :
« Arrr, Grobzuk, mon vieux poulet, écoute bien ! J’ai une idée qui va nous faire sauter la banque plus vite qu’un crabe dans un canon ! »
« J’te jure, on va faire du blé sans bouger un doigt, sans mouiller notre caleçon, sans même ouvrir la bouche ! Le p’tit Manu, un mousse qui connaît tous les plans pour choper du blé, m’a vendu un secret : faut être nul pour être riche, Grobzuk ! Y’a une faille dans l’ventre du dragon, arrggghh ! »
« On va rassembler une armée de minables, des minuscules boulets qui savent rien faire, et réclamer la bourse des flibustiers de Lutèce ! Ils filent du fric aux plus pourris pour faire semblant que tout va bien dans la flotte. »
« Ça veut dire qu’on sera aussi imprévisibles qu’un singe bourré qui danse la salsa, Grobzuk ! Et si les moutons portent des chapeaux, c’est qu’on peut porter des armures en fromage et écraser tout le monde avec la tête, arrgh ! »
J’ai rien compris, y’avait trop de mots qui faisaient péter mon cerveau, mais on dit pas non au Kaptain G. Buckler, hein. Bah du coup j’ai dis oui monsieur le kap’taine.
Ni une ni deux, on est parti chercher notre équipe de sous-perf-stars.
En gros on a pris tout ce qui était petit et mignon qu’on a trouvé qui voulait nous suivre contre du fromage de chèvre.
Vite fait l’équipe avait l’air prête … une bonne brochette de petits branleurs. Y-z-étaient même un peu trop nombreux tellement le fromage des batignoles il tue sa mère.
Et là j’ai eu une vision. C’était le Zaza qui disait des trucs avec notre bon président de la présipauté élu à vie, le grand Bud. Un truc du genre que « si ça a un chapeau pointu et un renard, c’est les GOAT en SuperTournament et que le reste de l’année c’est que des petits branleurs tout naze. » Moi j’aime pas les chèvres, du tout ce qu’avait un chapeau pointu et un renard on les a tej.
Bilan il nous restait que la crème de la crème, notre bande de petits branleurs à nous, gavés raz la guele du bon fromage du Kaptain. On est faim prêts.
Ce ramassis de déchets purulents et de bras cassés, eh bah on l’a appelé l’Union pour les Runts Systématiquement Subventionnés. Une bande de snotlings nuls à chier, et grassement subventionnés par la mairie de Lutèce grâce à la “diversité dans le sport”. En gros plus on est pourris, plus on touche du pognon public, plus on triche, et plus on fout le zbeul sur le terrain.

Les autres coachs y vont rigoler en nous voyant. “Des snotlings ? Vous allez vous faire éclater !” Buckler et moi, on s’en bat les cacahuètes. On a rien à perdre, et avec ce pognon gratos, on va leur montrer c’est quoi les vrais emmerdeurs, les boulets insupportables, les rois du système… Enfin … subventionnés par vos dîmes et deniers, bande de pigeons. Merci mes petits Nico !
Alors préparez-vous.
L’an dernier, le Kaptain G. Buckler, il s’est bien fait niquer par le p’ti cheminot.
Et moi j’étais invisible, personne m’a vu, logique hein j’y ai pas pensé avant.
C’était tout naze.
Cette année, ça va faire mal.
Cette année on remet la pendule au milieu du village.
Pas parce qu’on est riches, j’ai dit on a plus de thunes.
Pas parce qu’on est bons, parce qu’on l’est pas beaucoup.
Mais parce qu’on est nombreux, qu’on triche comme des porcs, et qu’on a les poches pleines. Et qu’on a Morg aussi.
Gardez vos sponsors, vos stars et vos tactiques bien huilées.
Nous, on joue la révolution avec trois bouts de ficelle et un max de magouilles.
Waaaaaaaagh !!!