Ashrame
1/4 de finale
Un match spécial, avec une ambiance spéciale, dans des conditions spéciales.
Nous sommes mercredi 14 octobre 2020 et l’épidémie du covid-19 se propage inexorablement. Contre ce fléau qui menace la stabilité tant économique qu’électorale, le président d’un petit pays s’apprête à annoncer le couvre-feu.
C’est dans contexte qu’Ashrame et Manu décide de jouer le ¼ de final de la prestigieuse corona cup !
Ashrame était tendu. Le dernier match des mortadelles avait jeté un trouble réel, quasi palpable dans la tête du coach. Ils avaient galéré contre des putains de grenouilles … et là, il allait jouer contre des nains, petits, barbus, méchants …
Ils avaient des armes, évidemment, mais jouer contre des nains était toujours particulier. Ashrame décida de recruter une star pour l’occasion, LA star parfaite pour renvoyer un nain de là où il vient : Rick le pourri ! Rick le pourri c’était un ancien coach de la ruelle, le meilleur pote de la bande à eddy avant qu’il ne choppe la chtouille, et le bras droit de josé avant qu’il ne se nourrisse exclusivement de psilocybe semilanceata. Ce petit champignon coprophile un peu fade, qu’el Greedo dégote sur les bouses de vaches les plus dures. Enfin bref, après une carrière de coach plutôt médiocre, Rick le vicieux, Rick le sournois, s’est reconverti en star bon marché.
De son côté manu a privilégié la filière suédoise recrutant un descendant direct du célèbre Alfred Nobel ce passionné de chimie et de pyrotechnie : Boomer Eziasson ! Le petit Boom Boom Boomer avait toujours été doué pour mélanger diverses substances et en obtenir des effets pour le moins ... explosifs. A 7 ans il avait révolutionné la botvinia de sa mère, à 9 ans il publia sur la toile sa recette de kacha à base de raisins séchés qui fut téléchargé plus de 7 000 000 de fois. Mais s'il s'était destiné, petit, à la cuisine, son père Igmar Eziasson avait eu pour lui d'autres desseins. Dans leur lutte contre le capitalisme sauvage, la dynastie Nobel/Eziasson n'avait jamais hésité à se sacrifier et à sacrifier ses enfants ou toutes carrières aussi prometteuse fut-elle. Ainsi quand le petit Boomer demanda à ses parents pour son anniversaire qu'ils lui payent des cours de cuisine, on l'envoya dans un camp d'entrainement pour lui apprendre à mélanger du souffre avec du nitrate de sodium, de la cellulose et un peu de Kieselguhr pour stabiliser le tout. De la conception de cocktails Molotov à celle d'un bâton de dynamite Boomer mettait toujours un point d'honneur à améliorer et amplifier, voir réinventer les recettes pour des résultats toujours plus sensationnels.
Après une carrière plutôt réussie, Boomer avait décidé de rejoindre les terrains de blood bowl pour y faire une carrière explosive ce qui l’avait propulsé assez rapidement au rang de star. Manu comptait bien utiliser ces talents particuliers pour dynamiter la défense adverse.
Il est 19h30 et le président commence son allocution.
Il est 19h30 et les deux coachs s’installent pour commencer ! Les nains sont petits, pour un peu ils tiendraient dans une boite et c’est d’ailleurs de là que Manu les sort. L’odeur est âcre, les nains se sont vraisemblablement entrainés de venir en massacrant une équipe de skaven. Au sens premier du terme… car en ouvrant la boite contenant les deux équipes Ashrame contemple avec horreur des une sorte foire à la saucisse de skavens. Ils sont sans dessus dessous, sans droite ni gauche non plus. Les cases pourtant millimétrées, ont laissé les pauvres figurines sortir et s’abîmer. Ashrame n’en croit pas ses yeux. C’est assez terrible. A ce moment là on sent dans le c½ur de coach ce qu’on pourrait appeler de la compassion, voire même de la tristesse. Mais ça c’est ce qu’on appelle le premier effet kiss cool, puis … puis le temps de la compréhension succède à celui de la surprise. Puis vient une évidence terrible, Ashrame passe : oh putain les pauvres à « MAIS PUTAIN C’EST L’EQUIPE QUE JE LUI AI PRÊTE… ». Ashrame récupère, impuissant, la mousse de rangement et regarde les dégats : une queue de cassée, non deux, ha non trois… quatre … quatre putain de queues de cassées sur les figs en résine. La star, en plomb, souffre quant-à-elle d’impact sur la peinture deux à trois fois plus nombreux que les queues cassées…
Les mâchoires d’Ashrame se crispe, il ressent de la frustration. Il regarde, incrédule le massacre de son équipe. Manu balbutie des excuses surement sincères que le coach n’entend pas. La seule chose sur laquelle les coachs se retrouvent c’est sur le sentiment d’incompréhension. Comment à-t-on pu en arriver là ?
Ashrame s’assied, il est anesthésié. Il ne ressent même plus la douleur générée par la position assise. Il souffle fort, il souffle pour évacue la frustration, il souffle pour éviter de se laisser submerger par la colère. Il peut faire abstraction, il peut le faire. Sortir ses figs de mort vivant, lancer des dés… il sait faire ça, c’est presque un automatisme.
Les Mortadels gagnent le toss et choisissent d’attaquer. La stratégie est claire : sortir un max de nain via la star ou via André Seilles son grand-père vicieux.
Alors les observateurs attentifs auront noté le paradoxe entre « j’attaque » et « je veux sortir des nains en piétinant », mais Ashrame n’a qu’un but, qu’un objectif, qu’une obsession : leur faire mal, très mal. La balle s’envole et retombe dans le fond du terrain, les nains aux petites jambes en profitent pour s’introduire dans le camp des déjà mort avant même que ces derniers n’aient le temps de bouger : c’est le blitz !
Boomer sort le C4, ajuste son bras et étalonne le chemin à parcourir pour faire un max de dégâts à ses adversaires. La première bombe fait plus de peur que de mal, la seconde sortira une momie (KO). En deux tours selon le curseur, trois selon la police ou l’apo blitz, l’équipe des mortadelle se retrouve en nette inferiorité numérique … La pression naine se fait ressentir et les goules doivent avancer avec la balle au son des boom badaboom.
Les nains contrôlent le terrain, et les tout morts qui aiment prendre leur temps habituellement sentent l’urgence. L’urgence de marquer, l’urgence de retrouver des joueurs pour faire valoir leurs arguments, mais surtout l’urgence de faire sortir ce satané lanceur de bombe !
Le risque d’embourbement devenant extrême, Ashrame décide, après la blessure Zombisou Lézard, le zombie lézard, de tenter le tout pour le tout pour marquer plus vite ! Le changement de rythme n’est jamais une bonne chose dans une équipe qui pense avoir l’éternité devant elle, mais comme le disait le philosophe urbain john wayne : un homme doit faire, ce qu’un homme doit faire, ce à quoi Ashrame pourrait rajouter, même s’il s’agit d’un homme déjà mort, ou même d’un nain ou d’un elfe voire d’un chaton… la balle est donc transférée de la plus forte des goules à la plus agile qui s’en va marquer au tour 5 !
1-0
Il reste 4 tours à son adversaire pour marquer, 4 tours c’est court quand on a de petites jambes, mais 4 tours ça peut surtout sembler très long quand on doit défendre son en but à tout prix, le laisser vierge, pur, inviolé ! Loin des considérations des deux coachs, l’arbitre se rend (enfin) compte que les explosions à répétition ne sont pas … normale sur un terrain de blood bowl et il décide d’exclure le fauteur de trouble. Manu tente bien un : « c’est pas lui, c’est murphy » qui aurait eu beaucoup plus d’impact avec un bon sac d’or … mais de sac il n’y avait pas et Boomer est exclu ! Nonobstant ce coup du sort terrible, les nains gardent le morale. Ils ont une arme secrète, le genre de d’arme dont personne ne se méfie : un tracteur géant ! Bobe Semple monte sur son engin et pénètre le terrain. L’arbitre regarde le joueur d’un ½il torve. Il se passe beaucoup de chose dans la tête de l’arbitre. Il revoie les règles, les us et coutumes des joueurs, il voit les mottes d’herbe partout sur le terrain en mauvais état, il se dit quand même qu’un aussi gros tracteur pour d’aussi petites mottes c’est un peu disproportionné. Il pense aux joueurs, à l’exclusion de boomer, il se dit que s’il termine vivant se match il prendra une retraite bien mérité loin des terrains. Il s’imagine entrant sur le terrain, et disant au conducteur du véhicule de quitter le terrain immédiatement. Il voit le véhicule se retourner vers lui et lui rouler dessus, admirant la maniabilité de l’engin. Il voit toutes ces choses et plus encore et décide de prendre un mesure terrible : il regarde ailleurs. Il sait que sur un terrain de blood bowl ce qui fait la différence entre un bon arbitre et un arbitre mort sont les décisions qu’il est capable de ne pas prendre ! Il sait aussi qu’il devra sortir l’appareil et le conducteur à la mi-temps et qu’il aura donc une occasion unique d’admirer le terrain de plus près, de beaucoup, beaucoup plus près la composition du terrain … Mais Jo, car comme vous le savez l’arbitre s’appelle Jo, croyait en sa bonne étoile et sans savoir vraiment pourquoi il se disait que tout finirait par s’arranger, comme toujours !
Sur le bord du terrain Ashrame est agacé ! il sait que l’arbitre a vu le roulemort, mais son regard vide et son air absent ne laisse aucun doute quant à la suite : il allait être comme beaucoup d’arbitre aussi éloquent qu’un tampon usagé, utilisant son droit au myopisme, une maladie (beaucoup) trop répandues dans le corps arbitral. C’est quoi ce bordel !!!
Tout lui revient, la mort de son équipe de skaven, les explosions dévastatrices … Ashrame sert les dents et place ses joueurs dans l’indifférence arbitrale la plus totale.
Nonoeil, sa momie, reste dehors, toujours ko. Bon pour sa défense elle n’est pas venue pour souffrir ok ? Prendre des coups, oui, en donner, clairement, mais pas ça .. pas de truc rond qui fume et qui explose … non.
Le match peut reprendre à 11 contre 11 pour 4 tours… La balle sort après un rebond incertain, et les nains tentent de passer à gauche ! Ils sont solides, il sont agressifs et ils sont arrogants ! le roule mort fonce tout seul devant pour ancrer l’attaque occultant, l’espace d’un instant, que la force des nains est collective. Individuellement c’est plus compliqué !
Gréta Tejuge, la momie écolo, bouillonne intérieurement. Elle voit dans cette machine diabolique l’incarnation de tous les maux, elle qui ne peut en prononcer aucun (de mots…) ! Elle lève un point rageur contre l’outil et frappe l’artisan de notre fin une premiere fois. La machine vrombi et semble s’arrêter l’espace d’un instant. Attiré par l’agitation l’ensemble des zombars de la place tentent de marcher sur l’imposante construction, mais sans succès !
Le roulemort « se relève », Grêta voit rouge ! Elle arrache le bandage retenant sa machoire et lance un puissant : « Des gens souffrent, des gens meurent, et des écosystèmes s'écroulent. Nous sommes au début d'une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez c'est d'argent, d’exploitation de mithrill et d’extermination de masse … Comment osez-vous ? » puis abattant un poing rageur sur la machine la fait taire définitivement (ou presque).
Sur le bord du terrain Ashrame blêmit. Il a vu sa recrue s’automutiler … il l’a vu arraché brutalement le bandage qui retenait sa mâchoire. Il a vu sa mâchoire tomber sur le sol. Il l’a vu hurler, et hurler encore un gutturale « hé hennn houfre hé heur éhohyhème héhoul » . Puis elle s’est agitée encore et encore abattant ses poings sur l’imposant roulemort jusqu’à ce qu’il fasse un bruit chelou et s’arrête… le coach n’en croyait pas ses yeux. C’était la première blessure que la momie causait … c’était improbable !
L’attaque naine semble se briser en même temps que le roulemort. Le porteur tente de se recentrer dans un ultime mouvement désespéré mais son audacieuse tentative est stoppée nette par Brute Lee, la goule anabolisée.
1-0 à la mi-temps …
En dehors du terrain Ashrame fulmine. Rien ne va, le terrain dont les marqueurs de cases noir sur fond vert foncé sont juste imbittable, les jets de dés de son adversaire qui ne roule pas assez à son gout, les résultats des dés qui sont beaucoup trop importants. Le coach est agacé par tout et son tempérament atrabilaire prend le contrôle, en un mot il est infecte jouant tout haut l’orgueilleux et l’amer et n’osant s’avouer tout bas qu’il est énervé par le massacre de ses figurines. Le ton monte et l’ambiance est dégradée. Les deux coachs sont tendus comme des députés du marais avant un discours de Robespierre. Bon on va pas se mentir , ils passent un mauvais moment … Puis comme ça arrive parfois un mot en entrainant un autre ils prennent pleinement consciences de la situation et décident de recommencer !
Pas recommencer le match évidemment mais recommencer la rencontre et de se recentrer sur ce qui les rassemble : la joie de passer un bon moment ! on efface, on oublie et on déconne ! La deuxième mi-temps (re)commence donc sous de nouvelles auspices et non pas de nouveaux hospices, on est vieux certes mais pas à ce point là !
Nonoeil refuse de revenir … saloprie de syndicaliste. Ashrame se positionne et manu n’a plus de roulemort ! La balle part bien cette fois. Les nains sont groupés et tentent de passer au centre. L’ambiance est plus légère et on sent un vent nouveau soufflé dans la salle, plus léger, moins sérieux. Ca cri, ça rigole, ça s’invective gentiment, en gros ça joue au blood bowl, enfin ! KV2 le tueur de troll bodybuildé veut faire parler la foudre, il s’engage (trop) sur la droite ! Ashrame sait que de la maitrise de ce joueur dépendra l’attaque naine, il faut le neutralisé ! Rotten Rick est prêt, il sait qu’il doit briller maintenant ou se taire à jamais ! Pas que ce soit un grand communicant le ricky, mais bon il y a dans la vie des moments ou l’on doit scintiller si on veut rester au firmament (oui je sais c’est beau comme un match de halfing ce que je raconte). Léorick (le revenant chatackelur) arraisonne le tueur tout terrain sans parvenir à le blesser. Mais la star en devenir, une fois au sol est aussi vulnérable que n’importe quel snotling mal protégé. Double R s’approche et épaulé par 4 coéquipiers piétine Kv2… De sournois, il devient vicieux et blessé la tour de contrôle !
Manu hésite. Il a besoin de son joueur, mais gardait son apo pour un ko … il se tâte… il se méfie… jouer sans sa star est illusoire, il en a besoin … Manu craque son apo qui ramène le joueur de la fosse au banc et le match peu reprendre.
L’attaque naine patine. La défense est bien en place et via un push push assez classique Ashrame peut blocker deux fois le porteur de balle… mais sans succès. Ignorant l’avertissement les nains s’entêtent et veulent forcer le passage au centre permettant à Ashrame de préannoncer un nouveau block sur le porteur ! via un push push astucieux de la momie sur deux cases et une esquive 3+ (ratée mais relancée) plus tard, c’est le porteur qui se retrouve au sol sans balle !
La situation devient critique. Les nains paniquent puis reprennent leurs esprits. Pour lancer un coureur tout seul devant il faut esquiver, ramasser la balle, esquiver encore et tenter deux gfi (soit 27% de chance), le nain s’élance, esquive, ramasse, esquive encore et gfisent sans problème … Manu arrivent à lancer son coureur seul devant ! Ashrame n’a plus de relance non plus. Il a deux choix : esquiver (2+) et blocker le porteur à un dé (besoin d’un 2+ aussi et il ne peut plus marquer soit 69% de chance) ou dégager via deux block deux dés, puis un troisieme puis un quatrieme avec block, permettant d’enfermer le porteur(68% de chance) … Ashrame choisi la deuxieme solution qui finit aussi vite qu’elle a commencé par un superbe double crane bien senti !
Il faut maintenant marquer … et pour cela réaliser deux gfi sans relance … la tension est à son comble ! Les deux coachs décident d’un lancer simultané des deux dés : et … ça passe ! whouhouhouhou 1-1 c’est les prolongation ! et c’est la que je m’aperçois, en rédigeant le compte rendu que je n’ai pas joué mon dernier tour mais qu’on est passé direct a la prolongation …
Popopopopo tagada … des spécialistes à votre service je vous le dis moi … mais putain quel boulet je fais, je suis dégouté par ma propre connerie … je pense qu’on peut avoir encore plus de regret du coup ….