Léguman
Témoignages de joueurs de Blood Bowl…
Il y avait le spectacle sanglant et terrifiant d'une bataille, où des joueurs aux prises s'entr'égorgeaient ; un champ de carnage après une mêlée : des malheureux gisaient çà et là, morts ou agonisants, pêle-mêle, têtes fendues, poitrines ouvertes, du sang partout ; dans les tribunes, et sur les ruines des épouses pleurent, entourées de leurs progénitures ; des épouses en deuil avec de pauvres petits orphelins ; des terrains dévastées, des tribunes incendiées, des blessés mourant…
Voilà les fruits d’un match de Blood Bowl.
Il y a un fléau plus redoutable que la guerre, une passion plus terrible que la passion pour la guerre, et contre laquelle un grand nombre ne luttent pas pour la refréner, mais à laquelle ils livrent et leur corps et leur âme et leur vie : Le Match de Blood Bowl.
Le Blood Bowl, ce monstre qui fait à lui seul plus de ravages, aux dires, de la communauté BloodBowlistique, que la peste, la famine et la guerre réunies, ces trois fléaux classiques du monde.
Tous les témoignages concernant le Blood Bowl dépeignent au moment de la rencontre BloodBowlistique un paysage devenu quasiment surnaturel.
Je cite, Abatucci Di Scipio, receveur humain : « L’impression d’une union du ciel et de la terre, du jour et de la nuit, nous avons le sentiment d’affronter l’enfer ».
Tharg Ol Oungurth, coureur Norsque : « Mais rien n’était horrible à voir, comme la multitude des morts privés de sépulture. Ma consternation fut à son comble, surtout en retrouvant à la même place les joueurs qui s’étaient égorgés, et dont je n’avais pas pu les mangés, le terrain en était couvert : de toutes parts, ce n’était que carcasses ou cadavres à demi enterrés : là étaient des habits avec des numéros teints de sang, et des ossements rongés par les rats et par les oiseaux ».
Vorondil, lanceur Haut Elfe : « Il faut une force d’âme à toute épreuve pour surmonter les souffrances physiques et morales de notre position de lanceur; peu d’entre nous les supportent avec indifférence, presque tous cependant avec résignation. Beaucoup, enfin allèrent jusqu’à porter sur eux-mêmes une main homicide, afin de finir à la fois leur vie et leurs souffrances ».
Sir Grégoire de Lance, Blitzer Bretonnien : « Après la rencontre, on marchait absorbé, quand plusieurs de nous, levant les yeux, jetèrent un cri de saisissement ! Soudain chacun regarda autour de soi : on vit une terre toute piétinée, nue, dévastée, stérile...Il semblait que ce fût un volcan éteint et détruit. Tout autour de nous était couvert de débris de casques et de cuirasses, d’os brisés, de lambeaux de maillots, et de corps tachés de sang ».
Grutcktoush Gragatouchk, Trois-Quarts Orque, sous couvert de traduction : « J’ai parcouru le champ de bataille (terrain de Blood Bowl). Il y avait encore des blessés qui n’ont pas été ramassés ; la quantité était si grande ! C’était bien ! Ces joueurs que l’on croyait morts, qui ne donnaient aucun signe de vie, ont repris connaissance. On entassait les blessés dans la fosse et on les achevait… ».
Comte Lunnvendorff, vampire : « « Ils avaient été surpris, envahis tout entiers par la mort, par une mort à la fois cruelle et douce. Tous périssaient de même, c’est-à-dire brusquement et sans s’y attendre. La mort les prenait debout ; ils continuaient cependant à faire quelques pas, puis ils trébuchaient et tombaient en avant. Une fois à terre, ils ne remuaient plus. La mort, encore la mort ».
Grtichty Blidik, snotling, sous couvert de traduction : « Depuis le début du match, on commença à moins compter les uns sur les autres. Dans cette équipe; le découragement et l’indiscipline se communiquèrent rapidement, l’imagination allant sans mesure dans le mal comme dans le bien ».
Séphalinn, receveuse amazone : « On finit par ne plus secourir celles qui tombent, on passait à côté de ces malheureuses, on les voyait couchées sur le ventre, faisant de vains efforts pour se relever, ou les bras étendus en avant, grattant l’herbe et luttant contre la mort, et l’on ne s’arrêtait pas ! La pitié semblait éteinte dans tous les c½urs, on réunissait tout ce qu’on avait de facultés pour ne s’occuper que de soi et s’éloigner ».
P’tibidon, joueur Halfling ; «On glissait dans le sang, et si, en s’accrochant à ses coéquipiers, on ne pouvait éviter une chute, la mort était certaine ; on était foulé aux pieds, écrasé, étouffé… Il fallait se faire un chemin à coups de poings à pointes, frapper sans pitié, se maintenir le plus possible au milieu de la mêlée et se ruer en avant, tête baissée, comme un minotaure furieux. Quelle effroyable boucherie ! quel affreux concert de cris lamentables, de hurlements de douleur et de désespoir ! que de blasphèmes ! que de jurements dignes de l’enfer ».
Asthorn Dell, Trois-Quarts Elfes : « Comment décrire pareil spectacle. Comment dépeindre les souffrances de toutes sortes que nous avons subies ! D’autres le feront d’une façon plus saisissante et plus complète car je ne suis d’humeur triste. Modeste joueur et acteur de ce grand drame, je me sens impuissant à raconter tout ce que mes yeux ont vu ».