Ankha
Bagdad. Le bien-aimé calife Haroun El Bozo avait convoqué son grand vizir, le vil Iznankha, de bon matin.
- Ah, mon bon Iznankha. Aide-moi ! Je m'ennuie à mourir… J'ai entendu parler de jeux qui se jouent en la lointaine Lutèce. Ce sont des équipes bariolées qui se disputent un ballon. Je veux une équipe !
- En êtes-vous bien sûr, ô commandeur des croyants ? C'est que Lutèce est éloignée, et les routes incertaines...
- Suffit, mon bon Iznankha ! Je veux mon équipe. J'ai ouï parler de rats dressés, c'est ça que je veux ! Ou encore d'étranges humains à deux têtes et quatre bras…
- Ô commandeur, ce sont des créatures maléfiques qui souilleraient votre nom. Ne préféreriez-vous pas de sublimes naïades en tenue légère qui joueraient pour vous ?
- Bof. Des filles ? Non, je veux quand même gagner mon bon Iznankha.
- Alors, j'ai entendu parler de grands barbares nordiques qui…
- Oh oui ! Des nordiques musclés au corps huilé ! Je veux ça ! Et tu feras jouer également mon Yéti et mes ours dressés !
- Mais… je ne suis pas sûr que ce soit permis par le règlement…
- J'ai dit ! Maintenant, je me sens fatigué. Laisse-moi mon bon Iznankha.
Iznankha se retira. Il vit venir son fidèle Dilat Laerth.
- Qu'est-ce que je peux faire pour vous, patron ?
- Je tiens ma chance : le calife veut une équipe pour participer à un tournoi à Lutèce. Et Lutèce est une ville très dangereuse… Envoie un messager à notre contact à Lutèce. Qu'il nous réunisse une dizaine de barbares directement là-bas pendant que nous nous y rendons en caravane. Une fois là-bas, qui sait… Un ballon clouté mal lancé… Hé, hé, hé. Je serai bientôt calife à la place du calife !
Lutèce. L'infâme vizir Iznankha se caressait la moustache en inspectant une dizaine d'individus crasseux ayant du mal à se tenir debout.
- Dis-moi, al-Duda. Tu es bien sûr que ce sont des Nordiques ? Ils n'ont pas l'air très musclés…
- Mais c'est parce qu'ils sont très secs, très nerveux. Mais d'une sauvagerie redoutable !
- Et celui qui gratte le sol, là, qu'est-ce qu'il fait ?
- Ne faites pas attention à cela, dès qu'ils sont dans le match, ils sont à fond dedans ! Regardez !
Al-Duda sortit de la poche de son gilet dissimulant son ventre rebondi des petits cailloux marrons et les jeta au sol. Instantanément, les hommes poussèrent un hurlement qui fit reculer le grand vizir et se jetèrent dessus.
- Imaginez que c'est le ballon… Personne n'osera leur tenir tête !
- Qu'est-ce donc ?
- Des cailloux magiques, grand vizir. Vous aurez un prix bien sûr !
- J'y compte bien. Sinon ce sera le prix du crampon d'or si tu te montres trop gourmand.
C'est ainsi que fut formé la grande équipe des Biloutes Turgescents du Menhir Crackomane.
lepropre
Rah, un compte rendu basé sur Iznogoud .
C'est beau !!!!
Duda
Al-Duda sortit de la poche de son gilet dissimulant son ventre rebondi...
J't'en foutrais moi du ventre rebondi ! Ce n'est que fiel et mensonges diffamants ! :lol:
Sinon, on attend la suite, c'est très prometteur ! 😉
Le nom d'équipe par contre, ça correspond pas trop au background :p
Ankha
Ah, je n'ai pas développé, mais c'est une équipe faite de gens du Nord qui sont venus chercher du travail après la fermeture de leurs mines et qui ont fini à la rue. Faire venir en bateau des vrais Nordiques aurait coûté trop cher. Alors que là, le rusé al-Duda n'a eu besoin que d'aller dans le nord de Lutèce pour trouver une main d'½uvre bon marché et corvéable à merci. Sacré al-Duda !
Ankha
-- J1 --
- Alors, mon bon Iznankha. As-tu réuni mon équipe comme je te l'avais demandé ?
- Bien sûr, ô commandeur des croyants. Elle a fière allure, regardez !
L'équipe avait été habillée à la mode folklorique : peaux de bêtes, casques à cornes. Les ours avaient été rebaptisés Ulfwerener pour donner un côté exotique et portaient des petits gilets rouges sans manches. Seul le Yéti était nu (façon de parler, ce n'était qu'une énorme boule de poils), mais il avait été peigné en partie, jusqu'à ce que le toiletteur se fasse dévorer. Pour la énième fois, l'infâme Iznankha soupesa dans sa poche le sac contenant les cailloux magiques. Il en avait donné une dose à chaque joueur juste avant de présenter l'équipe au calife pour qu'ils se tiennent bien droit et prennent des poses impressionnantes. Les ours et le yéti n'y avaient pas droit, ce qui limitait les risques et permettrait au petit sac de durer plus longtemps.
Le bien-aimé calife Haroun el-Bozo était à son habitude allongé sur ses grands coussins. Il se redressa, un grand sourire illuminant son visage poupin. Il se mit à applaudir frénétiquement.
- Oh oui ! Magnifique ! Quand aura lieu leur premier match ?
- Ce soir, ô commandeur des croyants. Ils affronteront des créatures elfiques dirigées par un dénommé Ankmorpork. Je vous ai réservé la plus belle place, près du bord du terrain.
- Oh non, c'est gentil mon bon Iznankha. Mais ça ne m'intéresse pas. Des créatures elfiques ? Non, je resterai à dîner ici. Tu me raconteras ta victoire.
- Mais… tout est prêt pour votre venue. C'est votre équipe, les gens veulent vous voir !
- Tu mettras mon portrait. Maintenant, allez vous entraîner. Je ne veux pas que rates la victoire de mon équipe par ma faute, mon bon Iznankha.
---
Depuis le couloir des joueurs, l'ambiance dans le stade était impressionnante. 5000 personnes étaient venues voir du sport mais surtout du sang. L'immonde Iznankha avait dû renvoyer chez eux les hommes de main qui étaient supposé pousser le calife sur le terrain dès que l'occasion se serait présentée : mêlée confuse, ou joueur poussé dans le public. Seul son fidèle Dilat Laerth était présent.
- Dis-moi Dilat Laerth, les joueurs sont prêts ?
- Oui patron, on leur a donné une dose à l'instant, ils sont chauds bouillant !
- Tu as bien fait attention à ne pas en donner aux ours ?
- Absolument. J'ai également caché le ballon piégé puisqu'on ne servira pas pour ce match.
Une clameur s'éleva quand les 22 joueurs entrèrent sur le terrain. Le yéti prit la place au centre et les "Nordiques" se placèrent en défense, ce chien d'arbitre ayant refusé un pot-de-vin pour laisser attaquer les Biloutes les premiers. Il sera enlevé et torturé après le match, se promit le grand vizir Iznankha. Les elfes d'Ankmorpork n'avaient pas l'air très rassuré par l'attitude déroutante de leurs adversaires. Certains avaient la bave aux lèvres, d'autres commençaient déjà à gratter le sol avec leur pied mais prenaient une allure menaçante dès qu'un elfe faisait mine de s'approcher.
Le coup d'envoi fut donné. Au même moment, des fumigènes furent lancés sur le terrain par des sbires du grand vizir. Dans la confusion savamment organisée, le yéti et certains humains se replacèrent tandis que les elfes allèrent ramasser la balle. Ceux au contact des Nordiques furent obliger de s'esquiver pour former une ligne en retrait. Le Yéti poussa un grand cri et se jeta sur le premier venu… ou du moins ce fut la première impression, car il se jeta en réalité au sol juste devant un elfe pour le gratter frénétiquement.
- Dis-moi Dilat Laerth, espèce d'incapable, tu n'as pas donné de caillou magique au yéti j'espère ?
- Euh… vous aviez surtout parlé des ours patron, pas du yéti…
- Tu mérites le fouet ! Rappelle-moi de te faire fouetter en fin de match !
Les elfes tentaient une percée sur le flanc gauche, mais les biloutes suivaient passivement, l'air hagard. Les premiers effets du caillou s'étaient déjà dissipés, et certains commencèrent à se gratter l'entre-jambe sans trop de pudeur. Il n'y avait pas eu beaucoup de contact pour l'instant, les elfes refusant systématiquement l'affrontement, suscitant la bronca du public. Les ours semblaient anormalement calmes, restant à côté des humains. Il y eu enfin quelques baffes distribuées, un elfe fut sorti sur brancard, mais les lignes n'avaient pas bougé. Le yéti quant à lui se redressa et donna un coup à l'elfe devant lui, tout en chutant à nouveau pour gratter et se rouler sur le sol, en poussant des espèces de meuglements.
Décidément mis mal à l'aise par l'équipe adverse, les elfes tentèrent plusieurs percées mais ne parvenaient pas à faire chuter leurs vis-à-vis qui leur crachaient des propos incohérents au visage. La dernière tentative sur le côté se solda par une course effrénée du receveur-porteur de balle le long de la ligne avant de piquer vers le centre du terrain, suivi de près par un blitzeur...
- IL PORTE UN CAILLOU MAGIQUE ! hurla l'abject vizir Iznankha à l'aide d'un porte-voix.
Immédiatement, un ours se rua sur la balle et son porteur et le poussa dans les gradins. La balle fut relancée par le public dans le camp elfe, à deux pas du yéti qui se tortillait par terre, l'écume aux lèvres, et comme des morts de faim, les humains, les yeux exorbités, se jetèrent sur le ballon. Empêchant les elfes d'en approcher, ils mirent KO deux elfes qui collaient trop et allèrent porter leur butin jusque dans l'en-but adverse où de vrais cailloux magiques les attendaient. L'ambiance venait de monter d'un cran, les huées s'étaient muées en applaudissements.
C'était déjà la mi-temps. Les biloutes menaient 1-0, l'apothicaire dés½uvré jusqu'à présent fut mis à contribution pour faire inhaler du caillou magique au Yéti qui était en pleine descente.
Cette fois-ci, les Nordiques étaient à la man½uvre. Les Elfes revinrent à 9 sur le terrain, certains de leurs joueurs étant toujours KO, et le Yéti semblait avoir repris du poil de la bête ! Revigoré par la puissance du caillou magique, il brisa un bras et une jambe d'un elfe qui avait trop traîné, tandis que deux humains ramassaient le ballon et commençaient à le lécher, tout en jetant des coups d'½il furtifs à droite à gauche. Les elfes n'étaient plus à la fête et continuaient à se faire castagner. Les biloutes formèrent une cage et remontèrent le ballon jusqu'au moment où son porteur put s'élancer et marquer un deuxième touchdown. Il restait un quart-temps, et ils avaient bien compris que plus ils marqueraient, plus ils auraient le droit à leur bouffée de bonheur en récompense.
Les elfes n'étaient plus que 7 et le Yéti toujours pas rassasié. En sous-nombre chronique, les elfes ne purent empêcher les Nordiques de s'emparer du ballon et de marquer tranquillement dans la dernière minute du temps réglementaire, les effets du caillou magique commençant à s'estomper.
De retour au vestiaire, l'ignominieux vizir constata que le caillou magique commençait à avoir des effets secondaires importants sur l'humeur de certains joueurs : l'un d'entre eux, Guy, commençait à suivre les autres, se collant à eux et reproduisant leurs mouvements. Un autre, Edmond, faisait des crises de manque de plus en plus fréquentes. René pour sa part semblait obnubilé par le ballon qu'il associait à un gros caillou et qu'il passait son temps à arracher de la main de ses camarades. Marcel était le seul chez qui le caillou semblait avoir vraiment un effet bénéfique, il faudrait creuser la question.
Scarabée
J’adore !
Presque autant que le calif Haroun El Bozo les films de gladiateurs.
Ankha
- Patron ! Le calife veut discuter avec vous du nom de l'équipe !
- Hmmm, c'est vrai qu'on n'a pas évoqué le sujet. Il faut que je trouve un nom suffisamment ambigu pour lui porter préjudice. Que penses-tu des Défoncés du zgeg, Dilat? On pourra suggérer au public que le zgeg est le proprio de l'équipe...
- C'est violent patron, pas sûr que ça ne nous retombe pas dessus.
- Mais non, c'est parfait !
-----
- Vous m'avez demandé, ô commandeur des croyants ?
- Oh, mon bon Iznankha, approche. Je te félicite pour ta victoire. Maintenant, il faut trouver un nom pour l'équipe que tu as montée si brillamment. J'ai eu une merveilleuse idée : que penses-tu des Valeureux Nordiques ?
- Oh non, ô commandeur des croyants. Le nom de l'équipe doit inspirer de la crainte. Regardez le nom des autres équipes : Kommando Komodo Klub, Poings Sur ta Gueule, Le Nez dans le Gazon... Oserais-je vous suggérer les "Défoncés du zgeg" ?
- C'est bien trop vulgaire mon bon Iznankha
- Hmmm, que pensez-vous alors des Barbares du Poing dressé?
- N'oublie pas que le nom de l'équipe doit également évoquer ma clémence pour les vaincus. Ne connais-tu pas quelques mots savants pour enrober le tout ?
- On pourrait alors parler de ... Biloutes ? C'est un nom affectueux pour les Nordiques.
- Ca me plaît. Comment suggérerais-tu la puissance ?
- Euhh... Turgescents ?
- Parfait, parfait. Je ne connaissais pas ce mot. Tu y ajoutera une onomatopée, comme dans mes bandes-dessinées. Tu sais que j'aime ça. Boum, ou bzzz ?
- Euhhhhhh, crack ? crackomane ?
- Je savais que je pouvais compter sur ta grande culture, mon bon Iznankha. Que l'équipe soit nommée ainsi.
Ankha
-- J2 --
Le calife Haroun El Bozo avait décidé d'assister au deuxième match qui devait opposer Les Biloutes Turgescents du Menhir Crackomane au Lava Dragon. L'infâme Iznankha avait été un peu déçu par l'impact médiatique qu'avait eu le nom de l'équipe. La plupart des chroniqueurs avaient décidé d'abréger le nom de l'équipe en BTMC ce qui en retirait tout le sel subversif.
Cependant, c'était l'occasion rêvée de se débarrasser du calife ! Il serait sur le bord du terrain, et les Saurus étaient suffisamment gros pour l'écraser pour peu que sur Haroun on les poussât.
- Mon bon Iznankha, le match approche. Tu ne m'avais pas dit qu'on pouvait faire jouer des lézards. Cela m'aurait plu d'avoir une telle équipe.
- C'est que… vos ours ont été dressés pour chasser les serpents, ô commandeur des croyants. Ils n'auraient jamais pu jouer en bonne entente avec de telles créatures.
- Tu as sans doute raison. Tu sais que j'ai décidé d'assister au match. Pour éviter tout accident avec mes ours, tu iras sur le terrain pour porter mes ordres. Je ne voudrais pas qu'un lézard soit blessé sans raison.
- Mais… c'est extrêmement dangereux, ô commandeur des croyants ! Il vaut mieux que je reste près de vous pour vous conseiller !
- Il suffit, mon bon Iznankha ! J'ai besoin de toi sur le terrain ! J'ai fait louer les trappes qui se trouvent en dessous, tu pourras t'y réfugier et communiquer mes instructions en la soulevant légèrement.
- Mais…
- Ah, voici le repas ! Du rôti de pigeon ! Savais-tu que les pigeons de Lutèce sont réputés pour leur chair tendre et juteuse ?
(à suivre)
Scarabée
La suite !
Comment ça fait attendre la J2 ?
Ah ben non, tel des craquomanes, il nous faut maintenant notre dose !
Laerthis
PATRON!
Fallait que j'vous dise...
Les coups de fouets, j'ai pas trop aimé, c'était assez injuste, les djinns m'en sont témoins.
Alors bon, j'vous ai suivi dans pas mal de vos magouilles, et j'ai jamais trop rien dit, mais ça fait beaucoup. J'ai pas eu une seule augmentation en quinze ans de basses oeuvres pour votre compte.
"Tu seras vizir à la place du vizir quand je serai calife à la place du calife" que vous m'avez promis, mais j'en vois toujours pas la couleur.
Alors patron, je veux 200 dinars de plus par mois, c'est à prendre ou à laisser!
(Excellent tes textes)
Ankha
Ca arrive, mais j'ai perdu l'intro que j'avais écrite suite à la réinstallation de mon ordinateur. Bref, ça arrive, mais patience !
Ankha
- Silence, Dilat Laerth, tu troubles mon récit. Et tu exagères grandement ce qui t'es arrivé. Mais reprenons... où en étais-je ? ah, oui !
-- J2 --
L'infâme vizir Iznankha n'avait eu d'autre choix que d'aller dans les galeries qui courraient dans toutes les directions sous le terrain. L'atmosphère était pesante, le bruit assourdi des tribunes et des vuvuzelas faisait un bourdonnement incessant très désagréable, et de la terre tombait du plafond à chaque fois qu'un joueur un peu lourd marchait sur le gazon. On y voyait goutte, seuls quelques rais de lumière perçaient à travers les planches cloutées de la trappe.
- Plus haut, Dilat! Je n'y vois rien.
Le fidèle Dilat Laerth portait sur ses épaules celui qu'il appelait patron afin que ce dernier puisse soulever la trappe.
- Comme ça, patron ?
- Ah, c'est mieux... Je vois notre équipe... les gros lézards ne sont pas encore arrivés... je vois le calife, il discute avec un type bourré, sans doute le coach adverse... ils ont l'air de bien s'entendre. Dilat, arrête de me gratter la jambe, je ne te permets pas !
- Patron ! Vous avez une taupe accrochée à votre burnous !
Baissant les yeux, le cruel vizir vit en effet une taupe suspendue par ses griffes qui le dévisageait de ses petites yeux noirs et luisants comme des billes. Elle cligna des yeux puis se laissa tomber au sol avant de filer dans l'obscurité. Le vizir vu arraché à sa surprise par des vibrations massives qui marquaient l'arrivée des Saurus. Iznankha commença à faire des signes à son équipe et au calife, mais il était clair qu'il lui serait impossible de se faire voir et encore moins entendre. La clameur monta d'un cran dans le stade, les amateurs de crocodile étant venus apparemment plus nombreux que ceux qui, comme Pedro Lalanne, aimaient voir les clodos se battre entre eux.
Dans l'incapacité d'orienter son équipe vers la tribune du calife afin de lui pousser un Saurus dessus, l'abominable Iznankha en était encore à échaffauder un nouveau plan quand le coup d'envoi fut donné : "Et c'est partiiiiiiiii oooooooooooooooooooooh laaaaaaaaaaaaaaaa laaaaaaaaaa". La balle était montée dans un premier temps rapidement vers le ciel mais à présent, elle semblait y rester accrochée tandis que les joueurs commençaient à se mouvoir avec une lenteur surnaturelle.
- Dilat ! Dilat ! s'écria le vizir en donnant des coups de talon à son sbire
- Aïe patron ! Je suis toujours là, pas besoin de me taper dessus, j'ai déjà du mal à vous porter !
- Je vérifiai que tu étais toujours vivant. Pourquoi est-ce que tout est si lent là-haut ?
- J'ai entendu dire que le Calife voulait que la partie dure des heures et des heures, il a peut-être engagé un Ralentisseur.
Les Ralentisseurs étaient une guilde de sorciers se déplaçant à dos d'âne de ville en ville en offrant une large gamme de services sur tout ce qui concernait les suspensions ("ô temps ! suspends ton vol" etc.)
- Misère ! On n'est pas sorti de l'auberge ! se lamenta le vizir tandis que deux nouvelles taupes venaient de faire leur apparition.
Bientôt, l'endroit grouilla de taupes, sans doute excitées par le lent rythme puissant qui agitait le terrain au-dessus. Certaines semblait pousser des cailloux, d'autres, très intéressées par les chausses de Dilat Laerth, reniflaient ces dernières. Dilat tenta bien de se tenir sur une jambe pour décocher un coup de pied de l'autre, mais c'était impossible sans faire bouger son patron.
<le reste du CR a été perdu suite à mon changement de téléphone>
Ankha
-- J3 --
Suite à la défaite face aux Saurus, l'infâme vizir Iznankha essaie de s'attirer les bonnes grâces du bon calife Haroun El Bozo en organisant un match de gala contre des Amazones. Cependant, le match prend une tournure malsaine tandis que les Nordiques camés se mettent à se tabasser des Amazones bourrées. L'ignoble vizir, par un coup du destin, est confondu avec une Amazone à cause de sa tenue et finit à l'infirmerie.
-- J4 --
Suite à un quiproquo, le fidèle Dilat Laerth se retrouve à coacher un cirque ambulant avec ses femmes à barbe, ses monstres de Frankenstein et ses clowns effrayants pour leur apprendre le noble art du bloodbowl au cours de scénettes hilarantes mais que je n'ai pas le temps de retranscrire ici (ah, franchement, vous ratez quelque chose). Bref, soucieux de ne pas froisser son patron, Dilat laisse l'équipe d'Iznankha marquer un touchdown, mais pris au jeu, ne peut s'empêcher de faire marquer la sienne lors du dernier tour. Nous quittons Dilat et le vizir Izhnankha alors qu'ils sont poursuivis par des loups-garous dans les ruelles de Lutèce.
-- J5 --
L'immonde Izhnankha rencontre en chemin Pedro Lalanne qui lui propose une soirée avec des hommes, des vrais, habillés en cuir et avec des moustaches. Intéressé par la chose (enfin comprendre : curieux de découvrir une nouvelle culture), le fourbe Izhnankha est bien attrapé lorsqu'il s'aperçoit qu'il s'agit d'un match en duplex digne d'un 32e de finale de la Coupe de France entre des orcs noirs et des elfes noirs coachés par Pedro et Lepropre Delomme.
Pour se tirer de ce bourbier et respecter l'heure de fermeture du stade (à 30 minutes près, on ne va pas chipoter), le redoutable Izhnankha redouble d'astuce et de chance, mais le karma le rattrape : le porteur de balle échoue au T16 sur un blitz qui ne donne rien malgré la relance, suivi d'une esquive à 3+ qui échoue, malgré la seconde relance.
-- J6 --
Décidant de reprendre les choses en main et d'aller au plus direct, le vil vizir Izhnankha fait appel aux services de Stéphane Lestrange (machichien à barbiche roche et choire, achure le retour de l'être aimé, réuchit là où les autres ont échoué) afin de devenir enfin calife à la place du calife. Malheureusement, le sort transfère l'âme du vizir dans le corps du calife Haroun El Bozo qui devait justement assister à un match foklorique contre des korrigans. Ah non, il avait mal lu : Morrigan. C’est moins sympa du coup. Le passage d'un corps rabougri et nerveux vers celui resplendissant et opulant du bon calife perturbe profondément le vizir. Éprouvé par la situation, confronté à une triche éhontée de son adversaire qui joue non pas à 11, ni à 12, ni à 13, (ni à 15, faut pas déconner) mais à 14 joueurs sur le terrain ! le vizir passe complètement à côté du match en tentant de se souvenir de la formule qui permet d'annuler le sortilège. Il finira par la trouver au fond de la chope de bière, sous la jupe de la demoiselle représentée. Dans la dernière case de l’histoire, nous le voyons se réveiller le lendemain dans son corps avec un mal de tête épouvantable, une douleur au fessier et aucun souvenir des événements de la veille.
Skarlan
Aller les biloutes !
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Laerthis
C'est vraiment superbe ô Vizir!
Satané boîte à parlotte qui vous fit perdre si délicieux récit !
Maudites soient les responsabilités innombrables que vous confie notre sérénissime Calife, nous privant de votre prose plus belle encore que ses courtisanes !
lepropre
C'est très bon.
J'en veux plus.
Ankha
Lutèce. Le bien-aimé calife Haroun El Bozo avait convoqué son grand vizir, le vil Iznankha, de bon matin.
- Ah, mon bon Iznankha. Quel plaisir de te voir ! Tu as bonne mine ! Alors, où en es-tu de la préparation physique de mon équipe ? Tu m'avais promis des rapports réguliers, mais je ne t'ai pas vu très souvent ces derniers temps.
L'infâme Iznankha, enchaîné des pieds à la tête, entouré de deux gardes torses nus équipés d'un casque, d'un pagne et d'une hallebarde, essayait d'avoir bonne contenance.
- J'en suis absolument désolé, ô commandeur des croyants. C'est que j'étais extrêmement occupé et concentré sur la préparation physique de votre équipe. J'avais pourtant demandé à Dilat Laerth de venir vous faire les rapports à ma place. Si je mets la main dessus, il sera châtié à la hauteur de votre déception, ô mon bon souverain.
- Oui, je suis en effet très déçu mon bon Iznankha. J'espère au moins que mon équipe gagnera. J'ai entendu des rumeurs selon lesquelles elle serait donnée perdante ? Je refuse de perdre ! Je veux que mes ours dressés tue des gens ! Je veux qu'on pousse des exclamations de joie lorsqu'ils sont sur le terrain !
- Oh, ce sont des rumeurs perfides, ô commandeur des croyants ! Des gens jaloux ! Des entraîneurs véreux qui essaient de baisser la cote et le prestige de votre équipe ! Vous avez la meilleure équipe du championnat !
- Certains disent que c'est la plus chère, mais qu'elle ne vaut rien !
- Pas du tout ! Vous confondez avec Les Prêtres de la Sainte-Gouaille ! Ils pensent qu'acheter de bons joueurs suffit à faire une bonne équipe ... Ils subiront de cruelles désillusions ! Des remontadas !
- En attendant, ils sont premiers.
- Oui, mais c'est la magie du Blood Bowl, Excellence ! Tout se joue maintenant ! C'est le c½ur qui va parler, et votre équipe est la plus généreuse. Et puis...
- Oui mon bon Iznankha, continue je t'en prie...
- Nous avons notre botte secrète : le caillou magique ! Il rend vos joueurs insensibles à la douleur ! Agressifs à souhait ! Des 6 et des pows !
- Je ne te suis pas mon bon Iznankha. Des 6 ?
- C'est du jargon du milieu... Sachez que nous gagnerons, et haut la main !
- Nous ?
- Vous ! Vous gagnerez ! Toute la gloire sera pour vous !
- Je l'espère mon bon Iznankha... La dernière chose que je souhaiterais serait d'avoir à choisir un nouveau vizir à la place de mon vizir.
Plus tard, débarrassé de ses chaînes mais assigné à résidence, l'ignoble Iznankha finit par mettre la main sur son fidèle Dilat Laerth.
- Dilat ! Espère de lâcheur ! Tu as intérêt à avoir des bonnes nouvelles, sinon c'en est fait de nous !
- Désolé patron ! J'ai fait le tour des bars mal famés, des échoppes de paris sportifs... C'est mal embarqué !
- C'est toi qui seras embarqué à bord d'une galère si on ne gagne pas ! Tu as trouvé quelque chose ?
- Bah déjà, on a fait changer le règlement concernant l'entrée sur le terrain des Snotlings, ils ne nous auront pas comme la dernière fois.
- C'est bien ! Quoi d'autre ?
- J'ai fait courir le bruit que Buckler était en bout de course après avoir tout donné sur le championnat. Et qu'on connaissait désormais ses tactiques.
- Mouais, ça nous fera pas gagner, mais ça peut le déstabiliser. Quoi d'autre ?
- Euh bah c'est tout pour nous. Tout le monde le donne gagnant, et on dit qu'il pourrait se payer les services de Morg et d'un sorcier...
- Je vois... tu sais ce qu'il reste à faire ?
- Quoi patron ?
- Prier Nuffle et préparer notre fuite !