Nabolo
Ce lundi, les M.S.R.G. de Maraboes affrontent une autre équipe, au nom incompréhensible. Bon.
Le lundi c’est très loin du samedi, et les ‘boes s’en donnent à coeur joie, car ce samedi est dédié à l’annuel OMA-dag : le jour des “Old Maraboes”, où les anciens joueurs affrontent les nouvelles recrues, pendant 30 minutes, sur le terrain, et 24h au bar. Karnage.
Nabolo lui même participe à ces festivités quand un message urgent lui est remis par un snotling dont les fesses prennent une couleur vert-pomme au décollage, brune pendant le vol, et marron foncée à l’atterrissage, de l’autre côté des poteaux : le message prévient que Burger, le coach ennem… adverse, ne pourra pas jouer lundi.
Je vous passe le récit des milliards de tergiversations, de messages et de transformations à base de snots qui s’ensuivent, le match est finalement déplacé à dimanche soir, à l’heure où les Maraboes commencent leur cuvaison.
Et parce que Johnny prétend que, pour se remettre d’une cuite, il faut attaquer la suivante, un fût de Budweiser fut (d’où le nom) prévu à cet effet. Tuons le suspense tout de suite : la théorie de Johnny ne se révélera pas fondée.
Sur ces entrefaites, arrive… une bande de monstres. Que par esprit sportif nous appellerons “l’équipe adverse” : Ma Burger et ses “hommes”. Le moindre joueur fait la taille d’un ogre, et le moindre ogre la taille d’un géant. Mais les Maraboes ne tremblent pas : ils vomissent.
Quelqu’un prend pourtant ce match à coeur : Nabolo, le coach, qui a préparé la rencontre minutieusement (pour la date du lundi). En effet, un idéal idéologique agite l’esprit du coach dont chacun connaît les convictionsvégétalo-véganes, son amour des animaux et de pacha mama. Or, Ma Burger a tout l’air d’un carnivore - du moins son nom le laisse-t-il présumer. Mais Nabolo ne l’a jamais rencontré ! Aussi est-il bien surpris de voir apparaître un homme calme et courtois, à la voix posée, devant lequel s’écartent les masses de muscles testostéronés qui l‘entourent.
Qu’importe ! Ma Burger est malgré tout (probablement) un tueur de vache, puisqu'il pousse la cruauté jusqu’à en contraindre une à jouer dans son équipe !!!
Aussi Nabolo briffe-t-il ses hommes : “Les gars, le comba… le match de ce soir, c’est avant tout un match d’idées ! L’ennem… l’adversaire se moque du bien être animal, il mange (probablement) des corps de bébé animaux à (peut-être presque) tous ses repas ! Vous devez gagner, si vous ne le faites pas pour eux, faites le pour moi !”
Mais la capacité d’écoute de l’auditoire n’est pas là. Quant à gagner le match pour le coach, un lundi sobre peut-être, un dimanche comme ce dimanche ? Pas cette année.
L’arbitre s’impatiente, tout le monde entre sur le terrain. Et là effectivement, on constate que l’équipe adverse compte belle et bien une vache, de trois mètres de haut, avec des yeux rouges, des cornes rouges, des sabots rouges, et, plus surprenant encore, une énorme b*** rouge dont les Maraboes vont bientôt voir la couleur de près.
Le capitaine Justin Leenders gagne le toss et choisit de recevoir le ballon. Et le match commence presque normalement, les plaquages sont là, mais accompagnés de gémissements et de craquements bizarres qui ne proviennent pas toujours de la cible.
Pourtant la LoS adverse recule et, en s’y mettant à quatre, avec croc-en-jambe surprise et diversion, les M’boes mettent l’ogre à terre. Il se produit alors l’un des deux évènements marquants de cette rencontre : Marteen de Lint, l’halfelin jailli d’une touffe d’herbe vers l’entre-jambe de l’ogre qu’il mitraille de coups de semelles aux crampons préalablement aiguisés, sans faire le moindre effort pour dissimuler la man½uvre !!! Et quand il perd sa chaussure, il continue avec les dents. L’ogre couine comme un chaton qui vient de se faire rouler dessus par un piano à queue. Mais c’est surtout le stade, tout entier, en étouffant un “ouuuuuuuch” de compassion résonnant à trois kilomètres qui va alerter l’arbitre. Marteen prend un carton rouge. Nabolo proteste !!!! Parce que si on n’a même plus le droit de euh… bon. Il est à son tour invité à quitter le stade : les Maraboes sont désormais seouls (= seuls et soûls) pour triompher de cette rencontre.
Heureusement Nabolo et Marteen ne partent pas seul : l’ogre les suit dans un chariot-civière où de petits jappements nous le confirme, il a découvert la partie féminine de son être.
La partie peut reprendre. Les Maraboes, dépourvus de coach, mais avec suffisamment de mémoire pour se rappeler la priorité que représente la vache, essayent de la délivrer. Mal leur en prend. Beaucoup de mal. Le minotaure (car c’est une vache à tronc humain) s’en donne à coeur joie. Toute l’équipe l'imite d'ailleurs, en utilisant utilise la rarissime technique de la double baffe : les M’boes tombent sur chaque plaquage (à deux exceptions près). Nabolo grince : il a (presque) tout misé sur les défaillances techniques adverses.
Les Maraboes n’en démordent pas pour autant et font ce qu’il savent faire de mieux : y croire !!!! Ils percent un trou dans la défense, isolent le porteur de ballon et quelques mètres avant la ligne d’en-but, se trouvent soudainement cernés de toute part ! A croire que l’alcool leur a fait rater un épisode. Bref, il va s’en falloir de peu pour que l’équipe entière finisse dans les gradins, et Arian, qui porte la balle, n’a aucune possibilité d’esquive… Mais il peut enjamber puisque c’est maintenant autorisé ! Et c’est ainsi qu’il se ramasse la gueule par terre en se prenant les pieds dans le casque de Johnny. La balle est miraculeusement récupérée par Justin qui prend le large, esquive un plaquage et va se vautrer tout seul à un mètre de l’en-but… que vous dire ? Les fans hurlent de rage, eux qui sont encore venus en nombre ! Certains quittent le stade et ne reviendront jamais : comme c’est triste.
La deuxième mi-temps s’annonce mal : les boes sont toujours aussi petits, les monstres toujours aussi gros. Les boes comptent les gnons quand soudain, le Troll, jusqu’à présent assez inutile, et peut-être pris d’un puissant remord devant ce massacre, se vomit dessus jusqu’à l’os. Ca pue, c’est dégueulasse et en plus il fond à vu d’oeil en poussant des cris horribles dans sa propre gerbe BREF : le public est en folie - il rachète des popcorns.
Plus d’ogre, plus de troll, une putain de vache et un porteur de balle à découvert. Un beau plaquage de Hein le fout par terre. Mais la balle échappe aux M’boes et les mutants se reprennent après qu’Edje se soit terrassé lui-même au lieu de son adversaire. A partir de là il n’y a plus grand chose à espérer, si ce n’est survivre et c’est ce que font les Maraboes !!! (avec brio) Belle victoire donc à ce niveau-là. Mais côté score on est sur du 1-0 pour les monstres.
Le match se finit sur une tentative de passe ratée… franchement ? C’était pathétique : les Maraboes titubaient, ronflaient une fois mis à terre, et n’ont esquivé qu’avec l’agilité d’une grenouille à qui on aurait coupé trois pattes (une grenouille plus très agile quoi). Le public rageux s’en retourne chez lui, mais heureusement on a pensé à lui faire payer sa place à l’avance, et Nabolo, certes vaincu, positive comme toujours : avec 140.000 pièces d’or en poche il a juste ce qu’il faut pour recruter un nouveau joueur… et remporter des victoires vraies. Muahaha ! Ce coach a décidément tout du génie. Même si ça ne se voit pas encore.
L’homme du match est bien entendu Jan, sorti prématurément, pour ivresse. Et que le staff tenta de ranimer à la bière… une bonne idée pour peu de résultat.
TLDR : l’équipe est secouée par les festivités de début de saison et perd un deuxième match 1-0. Pas de morts ni de blessés grave cependant. Et une nouvelle recrue ogresque qui va faire du bien là où ça faisait mal.