Wesh.
Je pensais pouvoir esquiver l'exercice du résumé, genre « y'en a suffisamment, pas besoin de forcer, etc »... mais au vu de ce que j'ai vécu, je me sens obligé de le faire. Et puis un secrétaire qui refuse d'écrire, ça serait un comble. 😃
Du coup, me voilà à vous décrire l'ouverture de
LA SAISON POURRIE DES CRADOS ALL-STARS !!
C'est toujours difficile de parler d'un moment traumatisant. On sait jamais vraiment par quoi commencer, les souvenirs sont flous, la mémoire dysfonctionnelle, les jambes chancelantes... mais surtout, le mal de cul. J'ai jamais vécu un truc pareil. Pourtant, tout avait bien commencé...
Je quitte le taf à 16h, inquiet de ne pas réussir à arriver à temps à Bussy-saint-Georges. La RATP faisant preuve d'une efficacité discutable entre pannes et ralentissement, me voilà sur place à 17h25, 5mn avant l'heure de mon rendez-vous. Clean, pro, efficace, bien. Mon adversaire, Haktar le Tueur, vient me chercher en caisse à la gare pour écourter le trajet. Un mec sympa, avec un pseudo pas forcément aussi explicite, qu'est ce qui pourrait se passer de mal ?
Ben le match, en fait.
J1 – HAKTAR LE TUEUR, LE RETOUR
J'avais déjà goûte le bonhomme l'année dernière, j'étais pas forcément surpris outre mesure. On est sur des rosters de départ, je devrais pas forcément trop galérer. Si je gère bien mes positions, ça devrait aller. Bon OK, il court plus vite que moi, mais si je lui laisse pas de quoi courir, ça ira. On s'installe, il gagne le Fame (meh) et le Toss, mais me laisse recevoir. J'aurais préféré engager pour une fois. On se place, on fait attention à prévoir correctement les problèmes de coup d'envoi, on se fait placer la balle et on se lance.
Blitz.
Un mec au sol et plusieurs rats dans le camp plus tard , on entame le tour un en faisant le nécessaire pour ramasser la balle et la sécuriser avec le peu de mecs pas bloqués ou collés à mort. Cette action glorieuse supposée sans risques me coûtera le pestigor sur le 1er tour (officiel) de mon adversaire, qui partira avec la balle pour marquer directement. Le ton est donné : pas de ball control, full esquive, et tout au GFI.
La chronologie devient assez floue à partir de là, mais deux tours plus tard je me refais scorer avec des mecs en moins. Une récurrence qui se répètera sur tout le match. Enlève un gadjo, ajoute un TD. Pour être sûr d'oublier le moins d’événements possibles, je dégage du cadre chronologique.
MARDI, DES PATATES
La première mi-temps, voire même le match tout entier, est une course effrénée à la violence. On se rend coup pour coup. Un KO pour un KO, une sortie pour une sortie. Sur toutes les armures du match passées, trois stuns pour le cumul des deux équipes. C'est un massacre. Les pourris finissent dans la fosse à vitesse grand V sur des blocages normaux, en alternance avec des Skavens sauvagement martyrisés à grands coups de latte sur des blocages tout aussi normaux.
L'effet pervers de l'infériorité numérique, c'est que quand il te reste que des mecs qui courent à 4 d'un coté et des mecs qui courent à 9 (11?) de l'autre, tout devient compliqué. Surtout quand les KO reviennent pas. Je reprend un blitz sur le troisième drive de la première mi-temps. Je m'arrache les cheveux à lui faire faire des esquives, niquer son jeu de course, bloquer des mecs avec les tentacules, rien n'y fait. Je ramasse pas la balle. Il me la vole en toute tranquillité en dépit des multitudes de zones de tacle. Il me la met. Et intérieurement, j'aime pas ça.
On finit la première mi-temps sur un 3-0 sec et sans concession. Il reste 11 joueurs sur le terrains, à savoir les 5 klougs et 6 ninjas d'en face. Le tour de bash me fait égrainer un peu, mais ça n'apportera pas grand chose, excepté une maladresse en passe.
C'est le moment de passer au repas. Mon adversaire reprend son humanité le temps de la pause, et prépare un repas copieux qui me réconforte un peu. J'en profite pour réfléchir à la stratégie que je pourrais établir quand je réalise alors que je mange...
...des patates et des saucisses.
Je ne réaliserai alors qu'une fois rentré chez moi que j'aurais pu résumer le match à ces quelques mots. Mais passons.
L'EQUILIBRE, C'EST POUR LES TAPETTES
Les KO reviennent biens chez les skavens, un peu moins chez les Nurgle. Je repars à 7 et lui à 9.
La seconde mi-temps tient plus du problème de mathématiques que du jeu de stratégie. J'arrive à me placer suffisamment bien pour lui donner des jets galère avec les présences perturbantes et les tentacules, je tente de lui couper les trajectoires, mais rien n'y fait. Il a compensé avec un jeu d'esquive/GFI effroyablement efficace.
Réfléchir devient d'un coup beaucoup plus compliqué tour 10 avec la mort de l'avant-dernier doubitchou debout sur le terrain. A partir de là, plus rien à faire. Entre la défense parfaite, la chandelle dans le coin au fond du terrain, les ramassages qui foirent, le peu de réussites qui donnent systématiquement des maladresses en passe, les blocages qui partent en couille, je m'effondre lamentablement dans ma médiocrité. Il reste à peine 11 joueurs sur le terrain sur nos deux équipes cumulées, mais il me sème. Il court trop vite.
Pour ainsi dire, ce qui m'a sauvé a minima, c'était les jets de répulsion. Il a perdu une dizaine de blocages sur ça, notamment une série de 3 sur le rat-ogre qui ne voulait décidément pas chopper une saloperie en touchant la bête.
Le match se termine sur un triple pow skull de ma part. Il ne me reste plus rien à sauver, ni les formes ni la face, je prends 6-0. J'ai jamais vécu un truc pareil. Pourtant, j'ai vécu dans la rue.
Il est 22H57, je monte dans la voiture qui me ramènera à la gare. Une fois sorti du RER à Nanterre une heure plus tard, un orage m'éclate sur la gueule, me transformant en flaque d'eau et mettant un point final à cette soirée qui fut aussi agréable sur le plan humain qu'effroyable sur le plan bloodbowlistique.
LA PHRASE DU MATCH
«Ben place toi»
Sept exemplaires.
LA REACTION A FROID
«Des patates et des saucisses putain :lol:»
En définitive, j'invite mon adversaire à présenter un commentaire, s'il le souhaite.
Sur ce je vous laisse, j'ai des trucs à faire. Je dis pas que je continuerai, mais celle-là, je vous la devais un peu.