Pour la 14ème et avant-dernière marche de la Lutèce, les Morts-Vivants du Gang Peg s’avançaient sur un sentier de ténèbres, l’espoir de leurs Playoffs à portée de main, comme une étoile mourante dans une nuit sans fin. La victoire était à leur portée, mais pour y parvenir, il leur fallait briser les elfes sylvains des Pass Y’Flores, ceux menés par l’infâme Cosius.
Cosius, ce nom hurlant dans l’obscurité de son propre passé, se souvenait de la première rencontre contre LePeg. Une rencontre où des goules et des nains s’étaient entremêlés dans une danse macabre de défaite et de douleur. La vengeance était un poison qui rongeait le cœur de l’elfe, une brume noire qui s’infiltrait jusque dans ses troupes. Le murmure de cette revanche se glissait dans les veines des elfes, jusqu’à les paralyser. Dans les vestiaires, un danseur de guerre, l’âme déjà perdue dans le néant, abandonnait avant même que la bataille ne commence. Ses compagnons, eux, se traînaient sur le terrain, comme des âmes en peine, leur volonté brisée avant d’avoir pris forme.
Les Morts-Vivants entamaient le match, la balle effleurant leurs mains mortes alors que les nuages d’orage se dissipent lentement, comme pour mieux observer leur déclin. La première moitié de la mi-temps était une lente agonie, les elfes se contentant de ralentir la progression des morts-vivants, un voile d’indifférence pesant sur chaque mouvement. Un étrange calme régnait, comme si tout le monde savait que l’issue était déjà écrite, mais qu’il fallait la vivre, de manière inéluctable.
Puis, dans cette silence oppressant, le destin frappe.
Deux elfes se jettent sur un zombie dans un dernier acte de défi, mais c’est le zombie, décharné et implacable, qui fait tomber l’un des siens. Les elfes, perdus dans leur propre impuissance, échouent à nouveau. Le combat ne leur appartient plus. Et là, dans cette obscurité, la goule, déchiquetée mais résolue, ouvre la voie. Ses protecteurs la suivent, dévorant chaque mètre du terrain sylvain, une marche funèbre sur la scène de leur défaite.
Les elfes, dans une ultime rébellion désespérée, unissent leurs forces pour attaquer la goule qui protège la porteuse de balle. Mais elle, seule contre eux, abat l’un des leurs dans un éclat de sang et de chair. L’échec est total, l’espoir s’éteint lentement. La mi-temps devient un cadavre, un long défilé de corps étendus, d’esquives qui échouent, de Morts-Vivants qui, comme des spectres, avancent sans hâte, sans crainte.
Dix elfes, dans un dernier râle de désespoir, tentent une égalisation offensive avant le gong, poussant un zombie vers la ligne de scrimmage. Mais le destin, cruel et inaltérable, se rit d’eux. L’homme arbre, caché jusque-là dans l’ombre, est emporté dans sa chute par le zombie, et pourtant il trouve la force de recommencer, de se redresser. Mais l’elfe suivant, lui, se retrouve encore une fois dévoré par l’échec. Le gong résonne, une cloche funèbre marquant la fin d’une première moitié d’agonie.
Au retour des vestiaires, l’ombre des elfes se fait plus lourde, plus inévitable. Ils savent que le temps leur échappe, qu’ils ne peuvent plus fuir leur destin. Les Morts-Vivants, eux, ne sont pas pressés. Ils se battent avec une froideur meurtrière, scellant l’étau autour de leurs proies. L’homme arbre, devenu statue immobile, se laisse envahir par la terre. L’ennemi est pris au piège. Mais les elfes, dans leur orgueil déchu, continuent de s’agiter dans ce qui est déjà leur tombeau.
Une nouvelle maladresse, une nouvelle erreur, et c’est la goule tacle plongeant et le revenant tacle qui se lancent dans un marquage du lanceur, porteur de la balle. Aidé de son coéquipier luteur, il s’échappe et envoie une passe dans le camp adverse. La balle, après quelques coups et sprints, est récupérée par les Morts-Vivants. Les elfes sont acculés, piégés dans une danse macabre où leur seul rôle est de sombrer dans l’obscurité.
Le danseur de guerre, dernier espoir dans ce champ de ruines, tente une esquive désespérée, court, saute, sprinte, pousse la goule en possession de la balle, mais dans un ultime élan de défi, il chute en sprintant encore. La goule, son ombre plane sur l’homme arbre, s’échappe dans un dernier souffle aidée par une moitié d’équipe mettant l’homme arbre à terre. Le danseur de guerre tombera une dernière fois en sprintant vers la goule, résumé du calvaire elfique. L’espoir s’éteint une fois de plus, et la goule marque, froide, sans effort, dans une tranquillité mortelle.
2-0. Les elfes sont anéantis. Leur non-match est une chape de plomb, un voile de défaite écrasante. Les Morts-Vivants, impitoyables, se lèvent au-dessus d’eux, leurs morts devenant une ombre qui engloutit toute lumière.
La goule, désormais plus forte, plus inflexible, s’empare d’une prise sûre, tandis que le zombie vicieux, tombé aujourd’hui sous la morsure du temps, sera remplacé par une goule encore plus cruelle, car sournoise. La mécanique des morts avance, implacable.
La qualification semble à portée de main, même peut-être déjà en main, comme une étoile morte dans l’obscurité de l’espace. Le dernier match, contre Poire Abricot et ses Orcs Noirs, sera un dernier acte. Mais les Morts-Vivants savent que leur objectif est déjà atteint, et que l’ombre du Top 10 pourrait encore les engloutir. Seul le dernier affrontement pourra décider de leur place dans la nuit éternelle.