Le tintiment délicat des glacons dans son verre Baccarat émettait un rythme régulier qui se marier harmonieusement avec la danse des ronds de fumée du cigare que la blatte dégustait doucement.
Décidément, cette première mi temps ne fût en rien ce qui avait été prévu et il allait falloir sortir tout le talent possible pour inverser la vapeur et ne pas transformer ce match en remake bas de gamme de la célèbre bataille de Trafalrézina. Les prémices d’une bascule se dessinèrent quand les trois Hobgoblines KO revinrent sur le terrain pour débuter la deuxième partie de ce match tandis que une seule amazone sur les trois revint. Onze contre 6, voilà un bel équilibre des forces.
Ordres fût donné à l’ensemble des nains d’enfermer ces dames dans un dernier carré pendant que les hobgobelins s’occuperaient d’emporter le ballon vers l’égalisation. Et si le ramassage de la vessie gonflé fût laborieux le reste du plan se déroula comme prévu et une nouvelle amazone rejoint ses copines dans la fosse à KO.
Au cinquième tour, la blatte se retrouva face à un dilemme que seuls les grands coachs de ce monde peuvent connaitre. Marquer ou temporiser. La situation précise était la suivante. Il lui restait 11 joueurs et aucune relance. L’amazone disposait de 5 joueuses sur le terrain et 4 KO qui pouvaient revenir. Ainsi que de 2 relances et 4 tours à jouer, le nain ayant reçu la balle. Si la blatte voulait gagner, il fallait marquer tout de suite avec le risque que ces demoiselles retrouvent un second souffle et emporte finalement le match. Sinon, il suffisait de temporiser pour assurer le nul. Mais que cela aurait été petit, Que cela aurait été bas. Que cela aurait été mauvais…DU PANACHE QUE DIABLE, DE L’AUDACE, DU BEAU JEU, voilà ce qui guidait la blatte. Et pas des petits plans digne d’un freluquet sorti d’on ne sait quel caniveau puant. Nuffle saurait reconnaitre ses vrais adeptes et donnerais à la Blatte la victoire qu’il méritait. Ainsi décision fût prise de marquer afin de pouvoir jouer le contre et gagner ce match maudit!!!
Les amazones en furent éberluées. Le choc les laissèrent pantoise. Le beau jeu, voilà quelque chose qu’elles mêmes ne pratiquaient guère, sournoises créatures libidineuses qu’elle étaient. Et ce choc en fût si grand qu’aucune des KO ne revinrent sur le terrain. Sous couvert d’excuses de douleurs factices et de simulations toutes féminines, elles se réfugièrent d’un commun accord derrière la paravent de leurs honte n’émettant qu’un seul son, “Non pas ce soir, j’ai la migraine”!!!
Ainsi seules cinq amazones revinrent sur le terrain pour le dernier acte. Face à onze nains et hobgobelin prêt à en découdre de la plus belle des manières et avec la façon. Une dernière dans était offerte, et ça allait valser sévère.
Le bon Nuffle, touchait dans sa grâce par ce geste, décida alors de choisir son camp et offrit sur l’engagement le très saint BLITZ!!! Douloureux moment qu’il fût alors pour les pauvres filles. Tagada, tagada, firent les centaures en se précipitant sur la ballon. Pif, paf sur les pouffes firent les nains pour encercler ses dames. Ronds de jambes, chassé, ballotté, balancé, brisé, échappé, les mots de la danse se prêtaient particulièrement bien au moment, bien que l’amazone ne goutait guère à la plaisanterie.
Et au tour huit de cette fin de match, la blatte se vit placer face à son destin. La balle à terre s’offrait tel une jeune mariée au soir de ses noces à un hobgobelin qui devrait ensuite tout donner deux fois de suite pour marquer le très mérité TD de la victoire. Le dés du destin roula sur le terrain….la gueuze, pardon, la balle était dans ses mains! Il s’élança alors tel un guépard chassant la gazelle et après deux magnifiques lancés de dés, le ballon franchit enfin la ligne d’en but pour inscrire la victoire dans le marbre du destin. Que cela était beau! Que cela était grand, que cela était Blatte!!!